Pour le DSM-IV TR : Déficits cognitifs multiples avec retentissement sur la vie quotidienne :
Pour le DSM-V : Trouble neurocognitif (TNC) majeur = déclin cognitif significatif (avec retentissement sur la vie quotidienne) dans un ou plusieurs domaines de la cognition basé sur :
Pour rechercher une cause curable, évoquer les diagnostics différentiels et le diagnostic étiologique.
Interrogatoire :
Examen physique :
Conclusion de l'examen clinique :
Examen clinique normal : forte probabilité de maladie d'Alzheimer
Attention ! Tout trouble neurocognitif apparaissant chez un patient jeune, d'évolution rapide ou d'allure atypique doit être pris en charge en milieu spécialisé.
Evolution progressive |
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Evolution par à coups |
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Evolution rapide |
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Hypersensibilité aux neuroleptiques | Maladie à corps de Lewy |
Absence de réponse au traitement par L-Dopa |
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Ophtalmoplégie supra-nucléaire (difficulté à regarder du haut vers le bas) | Paralysie supra-nucléaire progressive |
Diplopie | Signes d'hypertension intracrânienne dans le cadre d'un processus expansif intra-crânien (abcès, tumeur, hématome) (paralysie uni ou bilatérale du nerf moteur oculaire externe VI) |
Eclipses visuelles (baisse intermittente de l'acuité visuelle ou sensations intermittentes de brouillard) | Signes d'hypertension intracrânienne dans le cadre d'un processus expansif intra-crânien (abcès, tumeur, hématome) |
Hémianopsie latérale homonyme |
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Marche à petits pas |
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Chutes fréquentes par perte d'équilibre ou par déficit moteur |
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Ataxie cérébelleuse |
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Signe clinique | Maladie pouvant être suspectée |
---|---|
Syndrome pyramidal (déficit moteur, hypertonie spastique, exagération des réflexes ostéo-tendineux, signe de Babinski, Hoffman et Rossolimo) |
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Syndrome parkinsonien |
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Syndrome frontal (négligence physique, désinhibition, impulsivité, etc.) |
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Troubles sphinctériens |
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Céphalées matinales, aggravées par la toux, l'effort et la position couchée (signes d'hypertension intracrânienne) | Processus expansif intra-crânien (abcès, tumeur, hématome sous-dural chronique) |
Hallucinations visuelles |
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Troubles du sommeil paradoxal (cauchemars) | Maladie à corps de Lewy |
Fluctuations cognitives avec des variations prononcées de l’attention et de la vigilance | Maladie à corps de Lewy |
Myoclonies | Maladie de Creuztfeld-Jakob |
Poser les questions au patient en lui précisant que, pour répondre, il doit se resituer dans le temps qui précède, au mieux une semaine, et non pas dans la vie passée ou dans l’instant présent.
Une dépression chez la personne âgée peut mimer un syndrome démentiel du fait de l'inhibition psychique parfois au premier plan. Cependant, les troubles du langage sont rares dans la dépression.
Un traitement d'épreuve par ISRS (Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine) est parfois proposé sur une durée d'un mois minimum. Le diagnostic ne peut être remis en doute en l'absence d'efficacité qu'après un traitement bien conduit sur une durée suffisante.
NB : un syndrome démentiel peut provoquer un syndrome dépressif (au vue de l'évolution naturelle de la maladie, de la perte de ses facultés cognitives, etc.). De même, des études suggèrent qu'un syndrome dépressif chronique peut induire un syndrome démentiel à long terme.
L'intoxication alcoolique chronique peut donner des syndromes démentiels. En effet, l'encéphalopathie de Marchiafava-Bignami se caractérise par une démence d'évolution progressive, des troubles de la marche et une dysarthrie (démyélinisation initiale du corps calleux).
De même, il peut s'agir de séquelles d'intoxication par le mercure, le monoxyde de carbone, le bismuth, etc.
Les démences plurifactorielles sont fréquentes.
Par exemple : association d'une démence vasculaire et d'une démence dégénérative, d'une démence vasculaire et d'une démence alcoolique, etc.
La maladie de Whipple se présente sous la forme d'un syndrome démentiel avec polyarthrite, polyadénopathies et malabsorption digestive.
La maladie de Creutzfeldt-Jakob se présente sous la forme d'un syndrome démentiel d'évolution sub-aiguë avec des myoclonies, une ataxie cérébelleuse, un syndrome pyramidal et des signes extrapyramidaux.
Il existe des formes sporadiques (vers 50 ans), post inoculation de matériel contaminé (hormones de croissance, consommation de viande de boeuf) et des formes familiales (mutation du gène de la protéine PrP).
Les causes infectieuses sont :
Les causes métaboliques et carentielles sont :
A l'examen clinique, on retrouve la triade :
L'imagerie cérébrale est indispensable au diagnostic.
Une prise en charge spécialisée est nécessaire (possibilité de dérivation ventriculaire interne)
On observe souvent l'association de signes d'hypertension intracrânienne et/ou de localisation avec un syndrome démentiel. Un syndrome démentiel peut être observé isolément en cas de localisation frontale ou temporale de la tumeur.
Il existe également des syndromes démentiels paranéoplasiques avec atteinte de la mémoire principalement (encéphalite limbique) et présence d'anticorps anti-Hu.
Cela peut être dû à :
Un avis et/ou prise en charge spécialisés peuvent être nécessaires.
L'imagerie cérébrale est indispensable au diagnostic.
Une prise en charge spécialisée est nécessaire (évacuation chirurgicale de l'hématome, dérivation ventriculaire interne).
A. Apparition de déficits cognitifs multiples, comme en témoignent à la fois :
B. Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l’origine d’une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur.
C. Signes neurologiques en foyer (p. ex., exagération des réflexes ostéo-tendineux, réflexe cutané plantaire en extension, paralysie pseudo-bulbaire, troubles de la marche, faiblesse d’une extrémité) ou mise en évidence d’après les examens complémentaires d’une maladie cérébro-vasculaire (p. ex., infarctus multiples dans le cortex et la substance blanche sous-corticale) jugée liée étiologiquement à la perturbation.
D. Les déficits ne surviennent pas exclusivement au cours de l’évolution d’un syndrome confusionnel.
Codification fondée sur les caractéristiques prédominantes :
Non compliquée : ce sous-type est utilisé si aucun des symptômes ou syndromes ci-dessus ne prédomine dans le tableau actuel.
Spécifier si : (peut s’appliquer à n’importe lequel des sous-types cités ci-dessus).
Avec perturbation du comportement : s’il existe une perturbation du comportement cliniquement significative (p. ex. errance)
La démence artériopathique se caractérise par :
Liens internet :
Bibliographie :
The Lund and Manchester Groups. Clinical and neuropathological criteria for frontotemporal dementia. Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry. 1994;(57):416–8.Critères des recommandations de l'HAS sur la Maladie d'Alzheimer et apparentées sur une publication de 1999 dans l'Encéphale
I - Critères diagnostiques principaux :
II - Critères diagnostiques complémentaires :
1. Troubles du comportement
2. Discours et langage
3. Symptômes physiques
4. Examens complémentaires
I - Critères diagnostiques principaux :
II - Critères diagnostiques complémentaires :
1. Discours et langage
2. Comportement
3. Symptômes physiques
4. Examens complémentaires :
I - Critères diagnostiques principaux :
II - Critères diagnostiques complémentaires :
1. Discours et langage
2. Comportement
3. Symptômes physiques
4. Examens complémentaires
I - Critères complémentaires :
II - Critères diagnostics d'exclusion :
1. Antécédents et clinique
2. Examens complémentaires
II - Critères diagnostics relatifs d'exclusion :
1. Manifestation centrale (essentielle pour le diagnostic d’une probable ou possible DCL)
2. Signes cardinaux (deux signes sont suffisants pour le diagnostic d’une DCL probable, un pour une DCL possible)
3. Manifestations évoquant une DCL (la présence d’au moins une de ces manifestations en plus d’au moins un signe cardinal est suffisante pour le diagnostic de DCL probable, et en l’absence de signe cardinal pour le diagnostic de DCL possible)
4. Symptômes en faveur d’une DCL (souvent présents mais manquant de spécificité)
5. Le diagnostic de DCL est moins probable en présence :
A. Apparition de déficits cognitifs multiples, comme en témoignent à la fois :
B. Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l’origine d’une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur.
C. L’évolution est caractérisée par un début progressif et un déclin cognitif continu.
D. Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 ne sont pas dus :
E. Les déficits ne surviennent pas de façon exclusive au cours de l’évolution d’un syndrome confusionnel.
F. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’Axe I (par exemple : trouble dépressif majeur, schizophrénie).
Codification fondée sur la présence ou l’absence d’une perturbation cliniquement significative du comportement :
Préciser le sous-type :
Les démences de cause dégénérative regroupent principalement :
Maladie | Particularités cliniques | Critères diagnostics détaillés |
---|---|---|
Maladie Alzeihmer |
|
ici |
Maladie à corps de Lewy |
|
ici |
Dégénérescence lobaire fronto-temporale |
|
ici (HAS,99) ou ici (critères Lund 94) |
Paralysie supra-nucléaire progressive |
|
ici |
Démence associée à la maladie de Parkinson | Troubles cognitifs apparaissant de nombreuses années après une maladie de Parkinson idiopathique |
Il s'adit de déficits cognitifs multiples :
Avec altération significative du fonctionnement social ou professionnel.
Représentant un déclin par rapport au niveau de fonctionnement antérieur.
Après élimination d'une confusion ou autre affection mentale.
Il s'adit d'un déclin cognitif significatif dans un ou plusieurs domaines de la cognition (attention complexe, fonctions exécutives, apprentissage et mémoire, langage, cognition perceptivo-motrice ou sociale)
basé sur :
Avec retentissement dans les activités complexes* de la vie quotidienne et déclin cognitif significatif.
Après élimination d'une confusion ou autre affection mentale.
* activités complexes : celles des ADL, IADL. Ex : payer ses factures, gérer ses médicaments, etc.
Confusion | Démence | Dépression | |
---|---|---|---|
Début | Rapide (en quelques jours) | Progressif (>6 mois) | Progressif |
Evolution au cours du nycthémère | Fluctuation importante, avec périodes de lucidité : inversion du rythme nycthéméral | Stable au cours de la journée | Stable |
Sommeil | Perturbé (aggravation nocturne) | Généralement normal | Réveils matinaux précoces (ou hypersomnie possible) |
Vigilance | Altérée | Normale (sauf dans les formes avancées) | Normale |
Hallucinations | Fréquentes, surtout visuelles | Plutôt rares | Absentes |
Orientation dans le temps et dans l'espace | Perturbée | Souvent perturbée | Normale |
Activité psychomotrice | Augmentée (agressivité désordonnée, surtout le soir) ou diminuée (apathie, somnolence, surtout la journée) | Souvent normale au début | Apathie et désintérêt, ralentissement psychomoteur ou agitation anxieuse |
Discours et troubles cognitifs | Souvent désorganisé, incohérent | Normal au début, paraphasies, dysnomies, troubles de la mémoire, apraxie, agnosie | Cohérent, troubles de la concentration et de l'attention, absence d'apraxie et d'agnosie |
Humeur | Anxiété, méfiance, hostilité, parfois dangereuse pour le patient et l'entourage | Souvent normale, ou apathie, indifférence, humeur labile | Triste, sentiment de culpabilité et dévalorisation |
Délires | Mal systématisés | Peu fréquents | Absents |
Tests neuropsychologiques | Perturbés, NON normalisés par l'indiçage | Perturbés, NON normalisés par l'indiçage Réponses de type "manqué de peu" | Perturbés, mais normalisés par l'indiçage Réponses de type "je ne sais pas" |
Cause | Traitement (à titre indicatif) |
---|---|
Hématome sous-dural chronique | Evacuation chirurgicale |
Hydrocéphalie à pression normale | Traitement spécifique (dont la classique dérivation ventriculaire) |
Tumeur cérébrale | Traitement spécifique |
Abcès cérébral | Traitement antibiotique +/- évacuation chirurgicale |
Causes métaboliques (hyponatrémie, hypothyroïdie, etc.) | Traitement spécifique |
Causes carentielles (déficit vitamine B9, B12, etc.) | Traitement spécifique |
Maladie de Lyme | Céphalosporine de 3e génération |
Méningo-encéphalite tuberculeuse | Traitement anti-tuberculeux |
Neurosyphilis | Pénicilline G |
Maladie de Whipple | Bactrim |